Projet

F-Roll: Tackling gender inequality in the film industry

Women in Film Television & Media Belgium
Afbeelding
WomeninFilm
Organisator
Women in Film, TV & Media Belgium
Wanneer
Dans « F-Roll: Tackling gender inequality in the film industry » (S’attaquer à l’inégalité des sexes dans l’industrie cinématographique), la réalisatrice Joosje Hendrikx nous fait part de ses recherches sur l’égalité des sexes dans les industrie cinématographiques belge et marocaine. Pourquoi le Maroc, un pays qui n’a pas encore subi de révolution féministe dans de nombreux domaines, donne-t-il proportionnellement naissance à davantage de réalisatrices que la Belgique et même que Hollywood ? Dans quels domaines pouvons-nous encore apprendre les uns des autres ?

Ouarzazate, mars 2021. Cette « porte du désert » est également connue sous le nom de « Ouarzawood », car entre les casbahs brun rougeâtre et les dunes ondulantes du désert se dresse une véritable oasis cinématographique. Avec des productions telles que « Adam », « Sofia » et « Rock the Casbah », l’industrie cinématographique marocaine a, ces dernières années, conquis les cœurs à Cannes et dans les salles obscures de toute l’Europe. Cerise sur le gâteau ? Ces films sont le plus souvent l’œuvre de réalisatrices. Alors que le pays, en bien d’autres domaines, est toujours prisonnier de dogmes patriarcaux, le cinéma semble un monde utopique, libre et facile à vivre.

La réalisatrice Joosje Hendrikx s’est donc rendue au Maroc, la tête pleine de questions. En tant que femme dans l’industrie cinématographique belge, elle a souvent l’impression de devoir se battre pour être prise au sérieux. Par ailleurs, en tant que femme occidentale, elle jouit d’un tas de privilèges beaucoup moins évidents au Maroc. L’avortement et les relations sexuelles avant le mariage sont tout ce qu’il y a de plus légal en Belgique, depuis longtemps déjà, mais pas au Maroc. Et pourtant, les tendances dans le monde du cinéma semblent bien différentes. À la faveur de ses entretiens avec quatre femmes marocaines et belges, des figures de proue du secteur du cinéma, Joosje espère trouver des réponses à ces questions. Quels sont les obstacles rencontrés par ses homologues marocaines ? Sont-elles traitées différemment de leurs collèges et membres d’équipe masculins ? Comment racontent-elles des histoires authentiques dans une société avec un carcan social très rigide ? Nous inversons la vision coloniale traditionnelle et examinons de plus près la situation au Maroc afin d’en tirer nous-mêmes des enseignements.

Joosje a rencontré Maryam Touzani et Nisrin Erradi, la réalisatrice et l’actrice principale du film « Adam ». Ce film a été nominé à Cannes pour la Queer Palm et Un Certain Regard, et, malgré son thème provocateur, a même fait partie de la sélection marocaine pour les Oscars. Dans une conversation à cœur ouvert, les femmes échangent leurs expériences de vie et de travail dans les industries cinématographie belge et marocaine. Après cette première entrevue, Joosje continue à s’informer. Lors d’une visite aux impressionnants Atlas Studios, elle soumet le guide à un feu de questions sur le rôle des réalisatrices dans l’industrie cinématographique marocaine. Elle interroge plusieurs producteurs et membres d’équipe marocains sur la distribution des rôles dans leur monde professionnel et rencontre ensuite Meryem BenmBarak-Aloïsi. Cette réalisatrice franco-marocaine, qui a commencé sa carrière à l’INSAS à Bruxelles, a d’abord réalisé cinq courts métrages belges avant de réaliser « Sofia », un long métrage primé. Les deux pieds dans des mondes si différents, Meryem a de nombreuses idées sur la représentation des femmes au cinéma, tant en Belgique qu’au Maroc.

De retour chez elle, Joosje n’a pas terminé sa quête pour autant. Par une belle journée de printemps, à Gand, elle a rencontré Nathalie Teirlinck, une réalisatrice confirmée qui s’est fait connaître avec « Le Passé Devant Nous » et « Venus vs Me ». Les mêmes questions sont revenues sur le tapis. Que faire pour que davantage de femmes foulent les plateaux de tournage en Belgique ? Doivent-elles se battre davantage que leurs collègues masculins pour être entendues ? Ensemble, elles se rendent sur les plateaux de cinéma belges et jettent un regard équitable sur les privilèges, ceux de leurs homologues masculins, mais également les privilèges de femmes blanches occidentales. Ce faisant, elles spéculent sur la voie de l’égalité dans ce secteur qui leur est cher. Le chemin est long et laborieux autant qu'il est essentiel. Car les femmes sont essentielles et l’ont toujours été.

Made in Ouarzawood

À propos de Joosje Hendrikx

Joosje Hendrikx, réalisatrice du documentaire, a obtenu son diplôme avec mention très bien en 2016 à l'Académie royale des Beaux-arts. Sa thèse portait sur les expériences de plusieurs femmes, dont elle-même, au sein de l'industrie cinématographique. Depuis lors, elle travaille en tant que productrice, monteuse, scénariste et assistante de réalisation.

 

À propos de Women in Film, Television & Media Belgium

L’asbl Women in Film, Television & Media est le maillon d’une plus grande chaîne : Women in Film & Television International, WIFTI en abrégé. Depuis 1997, cette ONG internationale se concentre sur l’amélioration de l’équilibre entre les sexes dans les secteurs du cinéma, de la télévision et des médias à l’échelle planétaire. Au fil des ans, WIFTI a organisé divers projets de promotion de l'égalité entre les sexes : séminaires, festivals de cinéma, webinaires, etc. Aujourd'hui, une cinquantaine de branches présentes sur six continents s’engagent résolument à concrétiser cet objectif.

www.wiftm.be